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  • ericschemoul2

Aube

"J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois.

J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. (...)"


Miracle de la simplicité : comment percer à jour ce mystère de la poésie de Rimbaud, lorsque les mots ne sont que ce qu'ils sont et pourtant nous donnent cette impression hallucinée du réel, puisant en nous les ressources vivantes du souvenir ? Qui n'a pas vécu ces instants à l'aube, lorsque la nature dort encore et que les premiers rayons font scintiller la rosée entre les feuilles... c'est l'éveil, la marche dans le silence, à peine quelques froissements d'ailes, comme au premier matin du monde.

Dans ce texte, Rimbaud évoque à demi-mot le secret de sa poésie : la marche, l'éveil, le neuf !

Soyons comme lui les premiers à marcher dans le silence de l'aube d'été...


La bambouseraie d'Anduze, dans les Cévennes.



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