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Untermensch, ce mot qui claque comme une détonation...

Je lance aux éditeurs de pièces de théâtre, directeurs de théâtre, metteurs en scène et comédiens un appel a découvrir le manuscrit de ma dernière pièce, intitulée "Untermensch", "Sous-homme" dans la terminologie nazie. (Manuscrit sur demande par message privé sur mes profils Instagram ou Facebook)

Cette pièce est librement inspirée de la rencontre qui a eu lieu en 1967 en Forêt-Noire, à Todtnauberg, entre le célèbre philosophe allemand Martin Heidegger, coupable d’entretenir des liens avec le nazisme, et le grand poète français de langue allemande et d’origine juive Paul Celan, admirateur du philosophe et seul survivant de sa famille après le génocide.

On ignore ce qui s’est vraiment dit lors de cette entrevue.

La transposition de cette réalité dans la fiction d’une pièce de théâtre permet ainsi de laisser toute latitude à la créativité dans l’espace inconnu de la rencontre tout en essayant de lui donner un caractère d’universalité.

Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir, le 13 octobre, cette magnifique critique de Robin Renucci, acteur et Directeur du Théâtre de La Criée à Marseille ! Je ne saurais trop le remercier pour cette lettre qui m'est allée droit au cœur.

J'ai simplement retiré les quelques phrases risquant de trop devoiler l'intrigue.


"Cher Eric Schemoul,

J'ai lu avec intérêt le texte que vous m'avez envoyé, Untermensch ou Une Rencontre en Forêt-Noire.

En imaginant les propos qu'ont pu échanger lors de leur unique rencontre le philosophe Heidegger et le poète Paul Celan- à qui vous attribuez des noms d'emprunt-, vous posez une question brûlante : comment concilier la philosophie d'Heidegger et son adhésion au nazisme ? C'est la question du Mal absolu, question que vous posez quand précisément les deux hommes arrivent près de la frontière française dans les Marais de l'Enfer, là où était un des camps les plus durs. En effet, si le poète a tenu à rencontrer le philosophe, c'est qu'il est en proie à un doute angoissant, c'est qu'il veut savoir si ses concepts philosophiques ne sont pas "qu'un immense cimetière, avec des tombes arrachées, profanées" (p.15). C'est ce doute que vous voulez faire partager au spectateur. Vous l'amenez à s'interroger : comment un grand poète juif dont la famille est morte en camp, qui a connu lui-même le camp, a-t-il pu admirer à ce point le philosophe ? Au-delà de cette question, une autre, implicite dans votre pièce : comment la plupart des intellectuels ont-ils pu faire comme s'ils ignoraient ses prises de position politiques ?

Vous rendez vivants les échanges entre les deux hommes, qui sans cela risqueraient d'être monotones, en les situant dans des lieux différents, en montrant comment Heidegger refuse la polémique, comment il se met en colère lorsque le poète lui montre sa complicité avec le nazisme. Il est astucieux d'attribuer au poète une pièce de théâtre "Le poète et le philosophe" et d'en faire lire quelques répliques par les protagonistes qui échangent les rôles à la demande du poète, ce qui déclenche la fureur du philosophe lorsqu'il est question de son implication au sein des lois raciales.

Vous introduisez dans leur conversation beaucoup de pathétique puisque par deux fois le poète, dont la santé mentale est vacillante, est atteint de malaise et se met à délirer (...)

Il sera émouvant pour le spectateur d'entendre au lever du rideau un poème de Paul Celan sur le génocide nazi, comme si cette mise en exergue annonçait le final (...)"



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